Oubliez tout ce que vous savez ou pensez d'une Citroën C3. Voilà, c'est dit ! La nouvelle génération est tellement différente des précédentes que l'on sent bien ce repositionnement de la marque aux chevrons sur le marché automobile. Et cette marque en a bien besoin. Cherchant à faire des économies sur tous les fronts, le groupe Stellantis a tendance à sacrifier certaines marques. Ce n'est toutefois pas (vraiment) le cas de Citroën qui justement bénéficie de cette nouvelle C3 dont le segment (B) représente le plus gros marché en France (et en Europe).
Le look !
De l'extérieur, elle interpelle et fait même tourner les têtes. Pas seulement celles de propriétaires d'anciennes C3 non, toutes les têtes (ou presque). Elle est plus haute que jamais, un peu plus anguleuse, affiche un look de SUV alors que c'est la C3 Aircross qui endosse ce rôle (elle est aussi très différente de la précédente). Quand on la voit, on se dit qu'elle en impose et pourtant, avec à peine plus de 4 mètres de longueur, c'est bien une citadine. C'est son caractère qui nous donne cette impression d'embonpoint. Nos versions : bleu et blanche ou rouge et blanche (les mêmes que dans la pub télé en fait) affichent un style assez original qui sort du lot (là on parle de Clio ou 208). Les feux, la calandre, les flancs, tout est différent et interpelle. Une belle rencontre à vrai dire.
L'anti Dacia ?
On vous l'a expliqué récemment, Dacia a su se réinventer dans le bon sens. Pourquoi cette comparaison ? Parce que la marque Citroën se positionne désormais comme des voitures essentielles. Les anciennes références vont toucher plus les 2 CV que les DS ou CX Palace, c'est acté. Toujours est-il qu'à bord de cette nouvelle C3, on est bien assis. La présentation est assez minimaliste mais originale, quel que soit l'endroit où le regard se pose. Il y a eu visiblement un gros travail sur les matières. Alors bien sûr, on démarre avec une clé, on ouvre et ferme la voiture en appuyant sur un bouton (ce qui n'est plus le cas sur une Clio ou 208) mais rappelons tout de même que l'on parle d'une voiture neuve dont l'entrée en matière est sous la barre des 15 000 euros (version essence). La prise en main du volant est très agréable, même si les boutons de part et d'autre (d'un côté le régulateur/limiteur de vitesse et de l'autre, à peu près tout le reste justement) devraient être plus intuitifs. Mais on s'y fait. L'écran central est minimaliste mais offre l'essentiel et une prise USB-C (quand le nouveau Peugeot e-3008 utilise encore des ports USB d'ancienne génération) permet de basculer votre smartphone en mode CarPlay ou Android Auto (et accessoirement le recharger plus vite). Les rangements ne sautent pas aux yeux, mais l'impression de volume à bord est presque surprenante pour une voiture de cette catégorie. C'est aussi le cas pour les places arrière, peut-être au détriment du volume du coffre ? Même pas : 310 litres, c'est dans la moyenne !
La version essence
Pour la version thermique, ça se passe sous le capot. Notre C3 embarque le fameux bloc 3 cylindres 1,2 litre turbo essence. Le Puretec largement décrié pour ses problèmes de fiabilité. Le groupe Stellantis ayant résolu le gros souci, nous voilà au volant de ce moteur de 100 ch tout rond. À l'accélération, la puissance et le couple ne risqueront pas d'arracher un arbre (ou alors si, mais un petit). De toute manière, ce n'est pas du tout ce que l'on attend d'une urbaine. Juste de quoi s'extirper correctement de la circulation, envoyer de bonnes relances pour s'intégrer entre les autres véhicules. Et c'est ce qu'elle fait parfaitement, le job en zone urbaine ! C'est justement ce qu'on lui demande. Ce qui nous interpelle, c'est non seulement le silence de fonctionnement du moteur (on sent un gros travail sur l'acoustique de la voiture), mais aussi le confort de roulage. Dos d'âne, ralentisseurs, état des rues, tout est absorbé. Et en ville, ça fait tellement de bien... Mais revenons à notre moteur 3 cylindres. En ville, tout se passe bien avec une consommation assez sobre. Mais prenons l'autoroute pour une bonne centaine de kilomètres. Même remarque côté confort, c'est même inhabituel pour une urbaine (même polyvalente). Même remarque pour l'insonorisation de l'habitacle assez remarquable pour cette catégorie. Côté consommation toutefois, on s'étonne. En tenant autour de 130 km/h, en 6e (parfois en 5e dans les côtes), on affiche 8 à 10 litres aux 100 km à l'ordinateur de bord. On peut alors se dire que ce dernier a besoin d'une mise à jour mais… non, il fonctionne parfaitement. Nous n'allons pas incriminer les motoristes du groupe Stellantis. C'est simplement le fait qu'un petit moteur essence (3 cylindres au lieu de 4 ou plus), cela permet de passer les normes de dépollution, mais sur la route, ça consomme 2 fois plus qu'un 4 cylindres essence d'il y a quelques années. L'autre solution sur la C3 est 100 % électrique. Justement, nous l'avons aussi testée.
La version électrique
De l'extérieur, en dehors du logo e-C3, nous sommes face à la même voiture, toujours assez haute, justement pour accueillir une batterie dans son plancher. Elle n'est pas gigantesque puisqu'elle annonce 44 kWh (à titre de comparaison, une Renault 5 est à 52 kWh). Mais celle qui est en ligne de mire, c'est plutôt la Dacia Spring qui embarque une batterie de 26,8 kWh. Au-delà des chiffres, dès les premiers tours de roues, notre C3 électrique semble plus vive et l'absence de boîte mécanique la rend plus pratique au quotidien. La direction se révèle plus lourde que la version thermique et la suspension a plus de mal à filtrer l'état de la route. La raison ? Environ 250 kg de plus sur la balance face à la C3 PureTech. Mais il faut vraiment passer de l'une à l'autre pour le ressentir. Toujours est-il que la consommation électrique est un peu plus en lien avec les chiffres annoncés. Le seul bémol, c'est qu'il n'est pas imaginable d'effectuer quelques jours de parcours urbain, puis décider, sur un coup de tête, de filer de Paris à Reims, puis rentrer, sans avoir besoin de recharger sur une borne.
Laquelle choisir ?
En raisonnant stationnement, à Paris aujourd'hui, si votre voiture électrique pèse moins de 2 tonnes, il est gratuit (c'est le cas de notre e-C3). Alors que pour la même voiture (notre C3 thermique) équipée d'un moteur 3 cylindres essence de 100 ch, c'est 40 euros pour 3 heures dans la rue (et 225 euros si vous oubliez de payer). Si on prend cela en compte, l'e-C3 est bien entendu nécessaire. Elle coûte bien plus chère que la version PureTech. Alors quelle réponse vous apporter ? C'est simple. Vous êtes à la campagne, optez pour la version 3 cylindres, mais dans une grande ville, même si le parking extérieur est gratuit pour une e-C3, cela va quand même vous coûter (globalement) plus de temps pour recharger, vous interdire toute improvisation de voyage (on parle de 130 km, pas de traverser la France non plus). Alors, même pour les urbains, optez pour le bloc essence et louez un box !