L'année 2014 marque une hausse des morts (3 388 +3,7%) et des blessés (72 406 + 2.5%) sur nos routes. Une première depuis 2001, qui a incité le Ministre de l'Intérieur à annoncer une série de 26 mesures qui ont pour objectif de passer sous la barre des 2000 morts d'ici 2020 et qui appellent de la part de l'Automobile Club Association (ACA) certains commentaires.
L'ACA considère d'abord que ces chiffres doivent interroger le gouvernement sur la politique menée en matière de sécurité routière.« Cette hausse intervient au moment où la France n'a jamais eu autant de radars ! » constate Didier Bollecker, Président de l'Automobile Club Association.
« C'est la démonstration que la réponse essentiellement répressive à l'insécurité routière a ses limites dans le temps sur le changement durable du comportement des conducteurs. »
L'ACA se réjouit de voir la question des infrastructures posée et redit la nécessité de mettre en place des audits d'infrastructures permettant de supprimer ou protéger les obstacles latéraux mais aussi de mettre en place partout des limitations de vitesse cohérentes. Didier Bollecker rappelle d'ailleurs à propos des mesures d'expérimentations du 80km/h sur certains axes et de l'abaissement possible de la vitesse en agglomération par les Maires, qu'elles « doivent être faites dans le cadre de la 'juste vitesse' que nous défendons (moijv.com), et s'appuyer sur des résultats d'audits préalables des axes concernés ».<
p>L'ACA est satisfaite de constater que le gouvernement se préoccupe des distracteurs, de l'alcool et des stupéfiants.
Concernant l'abaissement du seuil à 0.2gr/l pour les jeunes conducteurs, l'ACA considère cependant que cette mesure n'aura certainement pas d'impact significatif, les conducteurs impliqués dans des accidents mortels avec un taux d'alcool positif, affichant des niveaux d'imprégnation largement supérieurs au seuil réglementaire (près de 60% ont un taux d'alcool supérieur à 1.50g/l).
« En matière d'alcool au volant, la priorité doit être donnée aux renforcements des contrôles dans le cadre de la réglementation déjà existante. Les contrôles d'alcoolémie préventifs sont en baisse depuis 2009 et nos récentes études ont montré qu'un conducteur risque d'être contrôlé en moyenne 1 fois tous les 5 ans ! » note Didier Bollecker.
« Lutter efficacement et durablement contre l'insécurité routière suppose de se pencher enfin sur le sujet de la formation continue des conducteur en s'inspirant d'exemples de nos voisins européens qui fonctionnent ! En Autriche, les formations post-permis ont permis de réduire d'un tiers la mortalité des jeunes conducteurs, en quelques années. » conclut Didier Bollecker.