L'Automobile Club, Association Française des Automobilistes (ACAFA) réagit à la mise en place définitive, depuis le 1er octobre 2009, d'une limitation des vitesses à 110 km/h et d'une interdiction de dépasser pour les poids lourds, sur toutes les autoroutes gratuites du sillon lorrain (A31, A30, A33, A330 et A313).
Si l'interdiction faite aux poids lourds de dépasser correspond bien à l'objectif affiché d'améliorer la fluidité du trafic et la sécurité routière, la limitation permanente de vitesse à 110 km/h aux motifs d'obtenir une réduction des émissions de CO2 est complètement fantaisiste.
Cette hypothèse d'un abaissement général des limitations de vitesse avait été évoquée par le groupe de travail « climat » du Grenelle de l'Environnement, lequel, en raison de résultats estimés comme très faibles (et encore à la condition expresse que tous les usagers réduisent effectivement leur vitesse moyenne
) n'a finalement pas retenu cette mesure.
L'Automobile Club, Association Française des Automobilistes (ACAFA) ne peut donc que partager l'avis réservé exprimé par la Secrétaire d'Etat à l'Ecologie quant à une généralisation de cette mesure, dont, par ailleurs, le coût économique direct (nouveaux panneaux) et indirect (allongement des temps de parcours) n'a manifestement pas été pris en compte.
Pour autant, il reste bien sur souhaitable d'encourager un comportement citoyen.
En lieu et place d'une mesure uniquement médiatique, il serait plus courageux et plus cohérent de travailler sur l'efficacité énergétique car les deux facteurs les plus influents sur la consommation des véhicules sont les caractéristiques du trafic et le style de conduite.
Les embouteillages sont des gros sur-consommateurs de carburant , et cela est particulièrement sensible pour les poids lourds. La consommation d'un semi-remorque de 40 tonnes passe de 34 l/100 km en moyenne en circulation fluide à 160 l/100 km dans un embouteillage moyen.
L'Automobile Club, Association Française des Automobilistes (ACAFA) considère que les pouvoirs publics ou les collectivités locales devraient donc s'attaquer prioritairement à l'aménagement de certaines parties d'infrastructures sur lesquelles la congestion est permanente, et favoriser des systèmes de limitation de vitesse, non pas générales et absolues, mais bien au contraire régulées précisément en fonction du trafic de manière à limiter au maximum la congestion.
Les expérimentations de gestion des limitations de vitesse en temps réel faites dans le sud de la France (autoroutes ASF) démontrent les avancées que l'on peut en attendre, tant en matière d'efficacité énergétique - et donc d'émissions de CO2 - , ainsi qu'en matière de sécurité routière.
« La chasse au gaspi » reste parfaitement d'actualité.
Il en va ainsi de l'entretien du véhicule, du bon gonflage des pneumatiques, du démontage des accessoires de portage inutilisés, de l'usage modéré de la climatisation.
Les études menées en Europe montrent que le développement de l'éco-conduite en matière automobile permettrait des réductions de consommation de 15 à 20 %.
Didier BOLLECKER, Président de L'Automobile Club, Association Française des Automobilistes a indiqué que « les principes de l'éco conduite, qui doivent devenir un élément obligatoire de la formation initiale des conducteurs, devront également s'inscrire dans un futur continuum éducatif associant formation à la sécurité routière, à la conduite apaisée, à l'éco-conduite, par exemple lors d'un rendez- vous pédagogique tous les 10 ans pour tous les conducteurs ».
Limitation à 110 km/h : non à une baisse générale et absolue, oui à des limitations variables en temps réel !
02/10/2009
16 minutes
Service Presse