Alpine A290 : vraie Alpine ?

Depuis sa renaissance en 2014, le nouveau coupé A110 de chez Alpine représente l'unique voiture de grande série vraiment sportive sur le marché français. Et elle va bientôt disparaître, le constructeur répondant aux normes liées à la réduction de CO2 mises en place en Europe. Pour être tout à fait clair, l'A290 ne prétend absolument pas remplacer le coupé A110. D'abord parce qu'elle ne revendique pas les mêmes prestations et, surtout, parce que cette urbaine entend faire plus de volume de vente que le coupé A110. Les heureux possesseurs de ce dernier seront bien entendu sollicités pour s'offrir cette nouvelle voiture qui vient se placer en complément du coupé. L'A290 constitue aussi une sorte de ticket d'entrée à la gamme Alpine. Une urbaine qui reprend tout l'esprit de la marque aussi bien pour ses prestations intérieures que son châssis.

Étonnante sur la route

Nous sommes sur les routes de l'île de Majorque. En montagne, on peut vite se faire plaisir avec une sportive car le bitume est en parfait état et les virages omniprésents. Notre moteur électrique est plus gros que celui de la R5. Pour cela, les ingénieurs ont revu le berceau moteur afin de faire rentrer le bloc de 220 ch sous le capot avant alors que la batterie reste la même que celle de chez Renault. Faire passer cette puissance sur le seul train avant, de surcroît sur une électrique, n'est pas chose aisée. Pour cela, la voiture bénéficie d'un système gérant les fortes charges de couple sur chacune des roues afin de faire passer toute la puissance dans toutes les conditions. Ça, c'est sur le papier. Dans la vraie vie, cette A290 nous a vraiment bluffés pour son comportement. Le train avant est digne d'une vraie petite sportive et même en sollicitant la pédale de droite en mode Sport, on conserve un pouvoir directionnel et une précision digne du petit coupé que nous connaissions jusqu'ici. La voiture pèse un peu moins de 1 500 kg et on ne le ressent à aucun moment. D'ailleurs, l'une des forces de cette A290, c'est son niveau de freinage qui ne semble jamais s'essouffler. Il faut dire que les disques avant de 32 centimètres couplés à des étriers à 4 pistons hérités de l'A110 font vraiment le job ! Et finalement, 220 ch pour 1,5 tonne, cela reste tout à fait cohérent pour une voiture 100 % électrique. Alors on prend vite beaucoup de plaisir au volant de cette citadine longue de moins de 4 mètres.

Un look à part

D'ailleurs, cette voiture a beau être issue de l'architecture de la Renault 5 actuelle, elle s'offre un look bien à elle ! Cela se retrouve au niveau des 4 feux avant, typiques à la marque avec des formes de croix qui font référence aux phares stickés sur les rallyes des années 60. Les entrées d'air, les flancs et les feux arrière jouent même un rôle sur le flux d'air sur la voiture. À l'arrivée, les gens la prennent en photo, la regardent et l'admirent. On peut dire que le tour de passe-passe est réussi. Bien plus que feue la R5 au logo Alpine de 1976 qui était bien plus sage en matière de sportivité. Une fois à bord, on retrouve encore l'esprit de la marque avec des traitements spécifiques au niveau de la planche de bord. Si on trouve quelques plastiques durs, n'oublions pas que même les marques premium n'hésitent plus à nous enlever des matières nobles dans leurs citadines. Notre Alpine se démarque toutefois par de très belles selleries en cuir de grande qualité (sur notre version GTS). Il en est de même sur la planche de bord et sur le volant qui tombe idéalement en main. Seul détail moins agréable, les bacs de portière dont le fond en plastique mériterait un élément en caoutchouc pour éviter les bruits occasionnés par les glissements des objets que l'on souhaite y loger. Côté ergonomie, on appréciera la rapidité de l'écran (on est loin du système de l'A110 !), mais aussi le positionnement des boutons de boîte disposés de la même manière que dans l'A110. Au moins les possesseurs d'Alpine se sentiront chez eux.

Et sur circuit ?

Sûr de sa monture, Alpine nous a même proposé de l'essayer sur la piste de Palma de Majorque. Il s'agit d'un beau circuit de 3,7 km avec 17 virages. Même si nous aimons ce type de terrain de jeux, nous étions assez sceptiques quant à l'utilisation d'une urbaine longue de 4 mètres et surtout haute comme une Peugeot 2008 (les batteries font grimper les hauteurs de caisse). Là encore, à notre grande surprise, sans même imaginer qu'un futur client fasse subir à son A290 les mêmes conditions extrêmes qu'une A110 (bien plus conçue pour cela), nous avons été très convaincus par le comportement de cette urbaine électrique : il est ultra sain. Et, comme pour sa grande sœur, elle conserve un niveau de confort exceptionnel, quelles que soient les conditions de roulage. Alors bien sûr, en roulant aussi vite, on s'éloigne fortement des 364 km d'autonomie annoncés par le constructeur (on tombe sous la barre des 200 km). C'est peut-être le seul reproche, avec son tarif, que l'on pourra faire à cette A290 qui, à l'arrivée, mérite vraiment le nom d'Alpine.

GALERIE

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