Bentley GTC Speed : la perfection en découvrable

Bentley est une marque élitiste. Ce n'est pas un scoop. Pouvoir prendre le volant de l'une des voitures composant la gamme de ce constructeur britannique représente même un privilège. Alors pourquoi essayer ce type de voiture à l'aube de l'électrification du monde automobile européen ? Tout simplement parce que jamais ce constructeur (à l'instar de Rolls Royce) n'a vendu autant de voitures.

Traverser le continent

Continental. Ce nom fut donné à des modèles du début des années 50 par Bentley. Pourquoi ? Toute simplement parce que l'idée de ces voitures était de traverser le continent européen aussi vite, voir plus vite que le train intercontinental, le tout dans un haut niveau de confort. L'idée peut paraître surréaliste mais au regard de notre GTC Speed ici présente, pas tant que ça. Notre cabriolet est capable de rouler un peu plus vite que le TGV, le tout dans un confort absolu. Nous avons testé cette voiture en ville, sur route et sur circuit.

Élégante avant tout

Même si une Bentley reste avant tout massive, un cabriolet de 4,85 mètres, large de plus de 2 mètres, ça ne passe pas inaperçu. Surtout avec les galbes très prononcés de cette GTC (le C, après GT, c'est pour Convertible). Le nom Speed se caractérise par une calandre un peu plus imposante et surtout de couleur sombre (ça fait plus méchant, mais pas trop). Les roues sont énormes. Elles abritent de non moins gigantesques disques de freins en carbone/céramique de 44 cm de diamètre à l'avant (30 cm à l'arrière) avec étriers à 10 pistons. Ça coûte 15 000 euros au passage… une option aussi inadmissible, compte tenu du tarif de la belle, qu'indispensable… alors, on prend ! À bord, les matériaux sont juste extraordinaires, mais de nombreux éléments sont également en option. Il faut dire que Bentley s'adresse à des clients qui souhaitent le plus souvent que leur voiture soit unique. Du coup, c'est juste « no limit » que ce soit pour les possibilités d'essence de bois précieux ou des matières (aluminium bouchonné, brossé, ciselé, carbone, laques…), rien ne semble impossible. Un détail que nous adorons aussi bien sur cette GTC Speed que sur la limousine Flying Spur : l'écran rotatif sur 3 faces. On appuie sur un bouton et il bascule soit avec le ton de la planche de bord (neutre), soit avec l'écran d'info-divertissement (emprunté chez Porsche, mais on ne leur en veut pas pour autant, le système est parfait), soit avec 3 petits compteurs en mode « old school » (thermomètre, boussole, chronomètre). Cet élément très « jamesbondien » coûte ici 6 000 euros mais, très honnêtement, quand on met un tel prix dans une voiture, c'est qu'on aime aussi se glisser dans la peau du célèbre agent, alors on prend aussi !

Palace roulant

Mercedes est aujourd'hui le maître incontesté du confort grâce à sa nouvelle génération de Classe S. Comparer notre cabriolet 2+2 (disons 2+1,5 places) à cette limousine n'a aucun sens. Mais il faut reconnaître à notre Bentley un savoir-faire hors du commun sur l'absorption de tout élément de la route qui tendrait à incommoder ses occupants. C'est comme ça. Le mauvais état d'une rue, d'une route ou encore le passage d'un dos-d'âne n'auront aucun effet dans l'habitacle. Le moteur qui nécessite une telle face avant, c'est le dernier W12 qui sera produit. Malgré la désactivation de 6 de ses cylindres à basse allure, il consomme (sur le papier) trop pour rester encore longtemps sur le marché. Les grosses voitures hybrides font, a priori, mieux (mais toujours sur le papier…). Toujours est-il que la consommation en conduite classique sur ce must demeure étonnamment bien maîtrisée. Mais si on a accès à un circuit, les chiffres peuvent évoluer étonnamment aussi…

Quel panache !

Nous nous sommes donc rendus sur le Circuit de l'Ouest Parisien à Dreux, car rouler avec cette lady de 659 ch sur route ouverte donne forcément envie d'aller plus loin. Le W12 blotti à l'avant se montre plus rauque en mode Sport, sans dépasser les normes en vigueur. En effet, les voitures sont aussi sanctionnées sur leurs émissions sonores en Europe. Son moteur reste finalement très discret mais attention, dans les faits, il pousse fort. Dès que le compte-tours affiche 1 500 (quasiment au démarrage), 900 Nm de couple vous poussent vers l'avant. Pour être à 100 km/h, comptez moins de 4 secondes. Dans cette caste (celle sous les 4 secondes) on trouve pas mal de modèles de série, mais loin d'apporter autant de confort et d'efficacité. Techniquement, on reprend les bienfaits d'une Porsche Panamera (4 roues motrices, 4 roues directrices) et on pousse plus loin l'idée de confort. Alors, bien entendu, sur circuit, ce cabriolet ne survolera pas les virages aussi bien qu'une Ferrari F8 ou une McLaren 720S. Ce n'est pas sa vocation. Mais nous sommes allés vite sur cette piste, sans jamais avoir l'impression de mener 2,4 tonnes. Cette GTC Speed s'est même montrée joueuse du train arrière. 

À vrai dire, jamais aucun cabriolet ne nous avait démontré autant de sportivité, de luxe et de confort. C'est sans doute pour cela qu'une Bentley est un must qui se paye forcément au-dessus de la moyenne.

GALERIE

• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 

FICHE TECHNIQUE