Il y a quelques semaines à peine, Citroën créait la surprise à l'occasion de la COP 21. Cette surprise, c'est la E-Méhari. Pour les moins de 20 ans, la Méhari est une voiture mythique vendue entre 1968 et le début des années 80. Cette voiture de loisirs découvrable dotée d'un moteur de 2CV s'est écoulée à près de 150 000 unités. Aujourd'hui, les quelques spécialistes qui en proposent des versions reconstruites n'hésitent pas à les afficher, pour certains, à plus de 15 000 euros.
Avec la E-Méhari, Citroën puise donc dans son passé. Le concept Cactus M du Salon de Francfort était annonciateur d'un futur modèle, le voici. Mais il faut le reconnaître, si la face avant de cette future voiture de série est très proche du concept, le reste n'affiche pas vraiment le même coup de crayon. La raison est simple, le constructeur a profité de son alliance avec Bolloré, consistant à fabriquer la Bluesummer (voiture électrique découvrable de loisirs) pour en partager beaucoup d'éléments, notamment techniques.
Très compacte, la E-Méhari ne mesure que 3,81 mètres ce qui en fait une voiture essentiellement urbaine et parfaite pour les fronts de mer. Dotée de 4 places avec une ambiance assez rustique, elle ne craint pas la rouille grâce à une carrosserie moulée en plastique nettoyable au jet d'eau. Outre les vitres également en plastique, ses deux toits souples sont pliables en seulement 5 minutes dans le plancher du coffre.
Pour entraîner la E-Méhari, son moteur électrique est capable de la faire grimper à 110 km/h. L'autonomie des batteries peut atteindre 200 km en zone urbaine ou plus raisonnablement 100 km si l'on prend la route. Elles se rechargent sur une prise standard en 13 heures ou 8 heures sur un chargeur spécial. Il faut noter également que, contrairement à une BlueCar de Bolloré, la E-Méhari dispose d'un système permettant de mettre les batteries en sommeil (mode hivernage). Là où une Autolib' se déchargera à l'arrêt en 48 heures, la E-Méhari mettra 4 mois.
Elle avance toutefois quelques inconvénients. D'abord en termes de sécurité, si elle est fournie avec un ABS et un ESP, elle ne dispose pas d'airbags car il serait, d'après Citroën, trop coûteux d'en implanter dans une voiture (la Bluesummer) qui n'a pas été conçue avec. Un détail aujourd'hui anxiogène pour une utilisation urbaine. L'autre point, c'est la location de la batterie qui pourrait représenter un coût mensuel de 79 euros pour une voiture qui serait vendue autour des 24 000 euros (hors déduction de bonus écologique). Un tarif qui sera toutefois officialisé d'ici quelques jours pour un lancement prévu pour le mois de mars. Citroën compte produire autour de 1 000 E-Méhari par an pour l'Europe, dans son usine de Rennes.