Infiniti Q50 : L'outsider

Infiniti Europe n'en est encore qu'à l'état de startup en quelque sorte. En un peu plus de 5 ans, ce constructeur japonais, filiale du groupe Renault-Nissan s'est développé sur le vieux continent à une vitesse impressionnante et continue d'ailleurs son implantation dans l'Hexagone avec Lille ces jours-ci et Strasbourg d'ici quelques semaines. Pourtant, il suffit de traverser l'Atlantique pour savoir que la marque Infiniti vient lutter de front avec un autre japonais, présent lui depuis plus longtemps chez nous, Lexus. Il est donc question de voitures premium capables de concurrencer des BMW, Audi ou encore Mercedes. Dans le cas qui nous intéresse ici, c'est plutôt les BMW Série 3, Audi A4 et Mercedes Classe C qui doivent se sentir visées.

Design expressif
Venant donc remplacer la berline G37, la Q50 ne cherche pas nécessairement à choquer les autres, mais avec son profil en forme de vague et sa face avant digne d'un guerrier samouraï qui aurait des envies de se défouler, on peut dire que cette Q50 ne passera pas inaperçue et aura même l'avantage de se distinguer un peu de sa rivale IS de chez Lexus.

Soignée à son bord
Une fois à bord, on retrouve très vite l'esprit “zen” et l'originalité de la planche de bord qui caractérisent les autres modèles de la marque. Le constructeur marque d'ailleurs un net progrès sur les matériaux utilisés allant des placages de la planche de bord jusqu'aux simples boutons d'ouverture de vitres. Dans le détail, le constructeur a même été conseillé par un certain Sebastian Vettel (pour rappel, sur sa Red Bull, il y a aussi marqué Infiniti !) pour l'emploi de palettes spécialement forgées en magnésium. Une première dans le monde de l'automobile de série… Très confortablement installées à l'avant, les personnes de grande taille le seront un peu moins à l'arrière, surtout pour la garde au toit. Le coffre ne se révèle pas gigantesque mais demeure suffisant avec ses 400 litres de contenance. Infiniti signe ici une petite prouesse technique car notre Q50 est une voiture hybride et embarque donc un certain volume de batteries blotties sous la banquette arrière et empiétant donc sur le volume global du coffre.

Grandes prestations routières
Sous le capot de la Q50, on trouve soit un bloc diesel 2,2 litres à rampe commune de 170 ch, soit un système hybride. Ayant moi-même un certain penchant pour l'écologie, j'ai donc opté pour ce moteur V6 essence accouplé à un moteur électrique cumulant tous deux la puissance de 364 ch. Comme tous les systèmes hybrides, il se révèle vraiment efficace en ville avec la possibilité de basculer en mode tout électrique permettant de rouler durant quelques kilomètres en zone urbaine sans émettre de pollution. Mais contrairement à certains concurrents, ce système hybride fonctionne également sur autoroute où une coupure du moteur essence pourra s'effectuer afin de réduire là encore les émissions et la consommation. Résultat, on ne consomme que 6,8 litres en moyenne ce qui reste tout à faire raisonnable compte tenu de la puissance mais aussi du fait qu'il s'agisse d'une voiture à 4 roues motrices permanentes. De quoi obtenir d'excellentes prestations dynamiques, mais aussi une liaison au sol très efficace. Autre détail important sur notre modèle, la direction “by wire”, autrement dit par électronique. Le volant pourrait ainsi être remplacé par un joystick de type Airbus A320 car la direction ne nécessite plus aucun élément mécanique. Le calculateur interprète les mouvements du conducteur sur le volant et agit sur l'angle des roues avant en fonction des conditions de roulage. Si initialement, je m'attendais à quelque chose d'imprécis, c'est tout le contraire qui se révèle ici avec une direction très franche qui permet de faire oublier le poids un brin élevé de la voiture. De quoi obtenir une berline très plaisante à mener, voire à malmener dans les enchaînements.

À l'arrivée, pour un peu plus de 53 000 euros, l'Infiniti Q50 est presque parvenu à nous faire oublier la sportivité de la BMW Série 3, le système Quattro de l'Audi A4 et le confort de la Mercedes Classe C, c'est plutôt bon signe.

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