Juste pour rappel, le nom Countach représente, à lui seul, la marque Lamborghini.
Nous sommes au tout début des années 70. Alors que l'ingénieur Paolo Stanzani juge la Lamborghini Jarama trop « sage », il demande au designer Marcello Gandini de réaliser la sportive la plus extravagante qui soit. Au-delà de toute attente, il dessine ce que l'on peut considérer comme l'une des premières supercars par son style futuriste et agressif mais aussi par sa puissance. En 1971, Lamborghini dévoile au Salon de Genève le concept LP500 qui deviendra, dès 1974, un monstre qui fera carrière jusqu'en 1990 avec un peu plus de 2 000 exemplaires produits.
« Fabuleux », c'est ce que signifie en argot piémontais le nom « Countach ». Cette voiture, dont l'ouverture des portes papillon représente déjà un vrai spectacle pour cette époque, embarque un moteur V12 dont la puissance ira jusqu'à 455 ch. À la fin des années 80, une Porsche 959 (le laboratoire roulant made in Porsche) totalise 450 ch : une vraie prouesse pour l'époque.
Pour les 50 ans de la présentation de la Countach, Lamborghini a donc dévoilé une nouvelle interprétation de son icône. Même si on peut lui prêter quelques liens esthétiques avec l'Aventador, c'est sur la base de la Sian (un engin déjà très sérieux chez Lamborghini), qu'elle repose. Mitja Borkert et son équipe de designers ont sculpté cette nouvelle Countach avec de nombreuses petites références aux années 70 et 80. Sans aileron, comme la première Countach, ce « revival » se veut très anguleux, ce qui, en soi, n'est pas un scoop : on est chez Lamborghini. Et, si certains voient une Sian ou une Aventador « pimpée », les connaisseurs de la marque y trouveront plein de références au passé. Quand on observe cette nouvelle Countach, elle n'a, esthétiquement, pas grand-chose à voir avec la production actuelle. Le constructeur avait le choix entre « passé » et « exubérance ». Il a choisi le premier, sachant que pour le deuxième, il a bien démontré au fil du temps qu'il maîtrisait. Si l'habitacle reprend logiquement les codes actuels de la marque (c'est mieux !), la solution hybride légère est reprise de la Sian avec un V12 6,5 litres dont la puissance cumulée totalise 814 ch pour un poids à sec de moins d'1,6 tonne. Si on évoque d'autres chiffres, cette nouvelle Countach annonce 2,8 secondes pour être à 100 km/h et 8,6 pour afficher 200 km/h. Pour les gens vraiment pressés, ça peut même monter jusqu'à 355 km/h. Sur le papier, elle n'est ni la plus légère, ni la plus rapide du monde. Mais en référence au nom de code sur lequel fut développée la toute première Countach (LP112), elle ne sera produite qu'à 112 exemplaires pour le monde au tarif estimé à 3 millions d'euros. De quoi susciter la convoitise de certains collectionneurs présents au 70e Concours d'Élégance de Pebble Beach qui vient tout juste de se dérouler.