Mclaren 750 S Spider : la meilleure de toutes

Pour Mclaren, la F1 se porte beaucoup mieux cette année. Espérons que cela va influer sur les ventes de voitures car depuis quelque temps, le constructeur britannique, en pleine mutation de gamme, ne se sent pas au mieux de sa forme. Espérons surtout que son rachat tout récent par un fonds d'investissement (CYVN Holdings) puisse redonner un coup de fouet à la création de nouvelles voitures et d'une gamme cohérente. Pourtant, il y a encore quelques années, les 3 niveaux proposés, Sport Series pour la 570 et ses déclinaisons, Super Series pour la 720S et ses déclinaisons, et Ultimate Series pour la P1 ou la Senna semblaient d'une logique absolue. Depuis, beaucoup de changements de direction (RH, Design, Marketing) avec ce que l'on peut appeler des « erreurs de casting » ont eu tendance à désorganiser cette marque bien trop jeune pour subir ce genre de désagrément.

McLaren aujourd'hui

Aujourd'hui, la gamme est moins évidente à expliquer. Les Sport Series ont disparu pour être remplacées par un nom Artura, une supecar hybride, mais peut-être au design un peu trop sage. Un peu comme la GT S (restylage de la GT) qui se situe entre deux chaises. Et puis il y a la future W1, remplaçante de la P1 qui vient coiffer la gamme de très haut et qui doit arriver d'ici quelques mois sur le marché. Entretemps, la 720S évolue pour s'appeler 750S. Nous avons pris le volant de la version spider qui utilise un toit rigide rétractable assez pratique en période hivernale.

11 secondes pour être au chaud, ou l'inverse !

Ce toit se déploie à une vitesse impressionnante à basse vitesse et c'est très appréciable aussi bien l'été quand une averse arrive, qu'en hiver. L'isolation thermique est parfaite, au même titre que l'isolation phonique. La superbe sonorité amenée par le système audio Bower & Wilkins (juste à titre de référence, les studios d'Abbey Road, c'est leur « matos ») rend l'expérience exceptionnelle. Mais avec un moteur V8 4 litres biturbo qui vous souffle derrière les oreilles avec une vitre de séparation que vous pouvez baisser électriquement pour mieux apprécier ses vocalises (surtout dans les tunnels), on fait vite son choix ! Car ce moteur a été optimisé et sa sonorité aussi. 750 ch au total, un couple de 800 Nm. Des chiffres que l'on peut comparer à une McLaren Senna. Sauf qu'ici, nous sommes à bord d'une voiture plus accueillante et plus confortable surtout.

Toujours minimaliste à son bord

C'est la règle chez McLaren, à bord on va à l'essentiel. Notre 750 S revoit son système d'info-divertissement (une bonne chose) au même titre que son combiné d'instruments situé derrière le volant, ici emprunté à l'Artura. En clair, un écran offrant toutes les infos essentielles avec de part et d'autre la possibilité de changer de mode de conduite aussi bien pour la partie moteur/boîte que la partie châssis. C'est plus pratique, soit, mais la 720S avait un écran qui venait s'intégrer électriquement à la planche de bord en mode Track pour n'afficher que la vitesse et le régime moteur. C'était original, très « Jamesbondien », surtout quand on met ce tarif-là dans une voiture, mais ça a disparu, donc c'est dommage ! C'est toutefois la seule critique à formuler. Le reste est tout simplement admirable (la présentation, les sièges, les matières). L'ergonomie est parfaite et, un peu comme dans une Porsche, on se sent à la maison en quelques minutes.

Quelques retouches extérieures

Pour le look, il faut mettre la 720S à côté de la 750S pour constater quelques modifications sur la partie avant visant à améliorer l'aéro de la voiture. Au passage, elle a également perdu quelques kilos (c'est le principe chez McLaren) et gagné en puissance. Vous allez faire vos courses avec ? Le coffre avant permet de loger un « petit » caddie de supermarché, pas vraiment plus mais est-ce la vocation d'un tel engin ? Non, mais… ça peut faire le job quand même !

Une 2e peau

L'expérience d'une 750 S, c'est comme endosser une seconde peau. On fait corps avec la machine, tout répond au millième de seconde. On accélère et la boîte à 7 rapports se place systématiquement au régime optimal pour obtenir toute la quintessence du moteur. La suspension a été optimisée, l'aéro aussi ou encore le nouveau lift (qui rehausse le train avant de quelques centimètres en 4 secondes). Il y a aussi le toit en verre opacifiant vendu plus de 9 000 euros tout de même (lui franchement, on s'en passera). Bien entendu, on met directement le mode de conduite en Sport histoire de bien profiter de la sonorité et de la boîte lors des passages de rapports. La 750S fait partie de ces rares voitures où on se sent totalement en sécurité, où le monde semble plus facile et où les moments deviennent extraordinaires. Sur route fermée, mais sous la pluie aussi, on patine jusqu'en 5e, mais la voiture reste stable, c'est là aussi toute sa force. Le système d'antipatinage gère parfaitement les très grosses charges de puissance et de couple. Les chiffres sont très clairs et vérifiables. On atteint 100 km/h en 3 dixièmes de secondes ; moins vite qu'une Bugatti Chiron (de base), soit 2,8 secondes seulement. Toujours à l'arrêt, on passe la barre des 200 km/h en 7,3 secondes et celle des 300 km/h en moins de 20 secondes. Voilà ce qu'une McLaren sait faire face à une Chiron (750 ch de plus, mais aussi 600 kg de plus). Mais la comparaison s'arrêtera là. Une McLaren doit rester dans sa case une voiture, dont la technologie issue de la Formule 1, permet de concurrencer dignement des marques comme Ferrari même si la 750S n'a, aujourd'hui, aucune concurrente au sein de la firme. Une beauté en voie de disparition alors si vous pouvez vous le permettre…

GALERIE

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