Mercedes C63 AMG E-Performance : en avance sur son temps

Alors que la catégorie des sportives familiales allemandes représentée notamment par l'Audi RS4 ou encore la BMW M3 semble toucher à sa fin sur le marché français en raison d'un super malus écologique porté cette année à 60 000 euros, Mercedes est le premier à avoir trouvé une solution afin de faire perdurer son modèle AMG sur base de Classe C. Historiquement, la C63 AMG lancée en 2008 embarquait un gros moteur V8 6,2 litres de 457 ch. En 2014, la génération suivante voit son V8 se réduire à 4 litres et dopé par 2 turbos pour atteindre 510 ch (ce même moteur est d'ailleurs utilisé aujourd'hui chez Aston Martin). Mais sur la nouvelle génération de Classe C, nous sommes face à une nouvelle ère : l'hybridation.

Un break au look aiguisé

Avant de passer au système hybride, nous sommes face à un break Classe C au look aiguisé. Les voies avant sont élargies, les entrées d'air de part et d'autre de la calandre sont béantes et les 4 sorties d'échappement donnent le ton, c'est bien une AMG ! Notre couleur extérieure, un gris foncé très mat convient parfaitement à la belle : 4 000 euros l'option, donc évitons toute rayure... À bord, les changements sont moins perceptibles face à une Classe C « normale », mais le volant cuir et alcantara offre une prise en main idéale et les deux boutons en bas permettent de changer de mode de conduite (ils sont d'ailleurs nombreux) ou encore d'ajuster la suspension, la sonorité de la voiture... Le cuir présent partout se paye aussi (1 250 euros), mais ça vaut le coup ! Seuls les très beaux sièges cuir baquets exclusifs, vendus 6 000 euros tout de même, sont un peu fermes sur les longs parcours pour vraiment se laisser tenter. En comparaison, les sièges livrés de série dans la C63 AMG de 2008 étaient aussi efficaces et diablement plus confortables… Pour le reste, on est dans une Classe C et aujourd'hui, cette voiture (tout comme le SUV GLC) offre une vie à bord difficilement perfectible. Sauf pour le coffre de notre break qui annonce 320 litres en raison de ses grosses batteries (système hybride oblige). Après on peut toujours tout rabattre à l'arrière (1 510 litres) mais bon…

Deux ambiances

En conduisant en ville ce break, on est au volant d'une voiture de bon père de famille, souple, silencieux, et qui permet même de rouler en mode 100 % électrique. Sauf que ça ne dure que 13 km, c'est comme ça. Après, pas besoin de la recharger avec les câbles, le mode Sport s'en charge tout seul (un peu comme chez Ferrari et McLaren qui roulent, certes, plus longtemps en mode électrique, mais c'est beaucoup plus cher). Soyons clairs, Mercedes-AMG parvient ici à proposer une voiture « normale » en ville, à tel point que l'on ne peut soupçonner sa puissance et son potentiel une fois sur circuit. Et pour avoir testé toutes les AMG (C63 inclue) depuis 2008, nous nous attendions à une certaine déception. Et oui, comment un bloc 4 cylindres associé à une grosse pile peut rivaliser avec un V8 ? C'est toute l'histoire de cette voiture très atypique. Quand sa concurrente directe, la nouvelle M3 Touring de chez BMW, annonce 510 ch avec son moteur 6 cylindres biturbo, notre C63 AMG en annonce 680, tout en s'affranchissant de 60 000 euros de malus. Elle en prend toutefois 11 000 pour son poids et son CO2. Une fois sur piste, on bascule en mode « Race » et on désactive toutes les aides. Et là, même si la sonorité du moteur 4 cylindres est présente et « améliorée » pour flatter le conducteur, ce break pousse extrêmement fort, passe très vite dans les courbes et, surprise, freine efficacement et longtemps. Il utilise 4 roues motrices, mais dans ce mode Race, le système 4 Matic privilégie les roues arrière pour s'offrir de belles dérobades (comme pour une M3). En comparant cette nouvelle C63 E-Performance à celle de 2008 dotée d'un V8 de 457 ch, soyons francs, on aime beaucoup l'ancienne. Mais si on raisonne avec le contexte actuel, Mercedes-AMG parvient ici à prendre de l'avance sur tous les autres, et brillamment.

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