Mercedes S63 AMG : Tout et son contraire

Depuis plus de 50 ans, la Mercedes Classe S (Sonderklasse pour Classe Spéciale) est numéro 1 des ventes sur le marché des limousines de luxe. En prenant simplement l'exemple de la France, il y a une petite dizaine d'années, sur les 2 000 limousines vendues sur une année (A8, Série 7, Jaguar XJ…) plus de la moitié était des Mercedes Classe S. Pourquoi une telle fidélité ? Sans doute parce que Mercedes a été le premier à proposer un véhicule haut de gamme mais aussi au top côté technologie. En 1978, la Classe S inaugurait le freinage ABS.

Style : Mieux, mais en douceur
Avec cette 7e Classe S, Mercedes n'a bien entendu pas souhaité révolutionner la ligne compte tenu du type de client généralement conservateur que la marque souhaite logiquement garder. Mais il suffit de mettre l'ancienne Classe S à ses côtés pour voir immédiatement le style plus dynamique de la nouvelle avec ses lignes un peu plus tendues et sa face avant différente qui font passer du côté “ancienne” la précédente justement. Bref, regardez là et vous comprendrez. Une fois à bord, nous nous demandions très sérieusement comment on pouvait faire mieux que l'ancienne. Pourtant, c'est bien le cas ici. Les sièges de cette Classe S assurent un confort nettement supérieur, surtout aux places arrière où on invite les passagers à s'allonger et à voyager ainsi beaucoup mieux que dans n'importe quelle classe affaire. Une sorte de cocon duquel on n'a certainement pas envie de sortir. En revenant à l'avant, le constructeur a ajouté quelques trouvailles comme l'immense écran couleur permettant de gérer toutes les fonctions. Un second écran situé derrière le volant remplace les compteurs et devient presque le seul petit défaut de la voiture pour son aspect un peu “jeu vidéo” un brin en décalage face au luxe régnant à bord.

Vers la voiture autonome
Une fois encore, Mercedes a décidé de placer la barre très haut en termes de sécurité embarquée et d'assistance à la conduite. La nouvelle Classe S dispose d'une multitude de caméras, radars et capteurs permettant d'anticiper le moindre événement et d'agir sur tous les organes importants comme la direction, le moteur, le freinage, la boîte, l'ABS et l'ESP ou encore la suspension. Concrètement, la voiture-lit la route permettant d'adapter automatiquement la suspension mais peut aussi se permettre de prendre si le régulateur de vitesse est enclenché. Ce système va même jusqu'à agir sur la direction. Bien entendu, il n'est pas question d'inviter les conducteurs à se désintéresser de ce qui se passe autour d'eux sur la route, mais après avoir effectué un test de 100 km sans l'intervention du conducteur, Mercedes a de quoi interpeller les autorités européennes sur une possible application de la voiture autonome.

Pourquoi tant de violence ?
Comme par le passé, la Classe S est disponible aussi bien en essence qu'en diesel. Même si la version AMG ne représentera en France que quelques dizaines de véhicules, nous n'avons pas pu refuser la possibilité de l'essayer avant tout le monde. Sous le capot de notre tapis roulant, un V8 5,5 litres biturbo dont la puissance est portée à 585 ch pour un couple de 900 Nm dès 2 250 tr/mn. Bien entendu, il est possible d'opter pour une voiture dotée de 4 roues motrices. Dans ces conditions, il est certain que le conducteur peut agir sur un engin de 2 tonnes comme s'il s'agissait d'une petite 208 GTi par exemple. Encore que cette Classe S est presque capable de passer plus fort dans certains virages. Mais pour ce qui est de la quiétude et du confort des passagers arrière, autant dire qu'il convient d'oublier le côté “cocon”. À tel point que réunir une telle puissance dans une telle voiture devient presque un non-sens, surtout pour un modèle qui finalement représente généralement plus un bureau pour son propriétaire qu'une machine à piloter, à moins de vraiment vouloir faire plaisir à son chauffeur en déboursant près de 180 000 euros. Et oui, on n'a rien sans rien ! Du coup, une bonne S500 pour voyager dans un confort extrême suffirait déjà largement puisqu'à ce niveau-là, on peut aussi s'offrir un SLS roadster en seconde voiture, juste pour le côté brutal…

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