Quelques mois après le Boxster, c'est au Cayman de s'offrir un restylage. Jusqu'ici, le Cayman représente l'accès aux sportives de la gamme Porsche. Ce coupé compact (moins de 4,40 mètres de longueur) c'est toujours distingué pour son équilibre parfait avec son moteur en position centrale arrière rendant son comportement beaucoup plus neutre que celui d'une 911.
70 % Différent
De l'extérieur, on a bien du mal à trouver de gros changements. Pourtant, le constructeur nous l'affirme : 70 % des éléments ont été changés et seuls le pare-brise et le capot avant sont communs avec la précédente mouture du Cayman. Il en résulte une ligne qui évolue tout en finesse avec des feux à LED qui s'inspirent des autres modèles de la gamme. Autre détail, les écopes latérales sont élargies afin d'apporter plus d'air pour le refroidissement du moteur.
Une fois à bord, là encore, c'est une évolution avec un nouveau volant et des buses d'aération qui s'inspirent de la 918 Spyder. Globalement, nous sommes face à des matériaux de grande qualité à mettre à égalité avec un BMW Z4 ou un Mercedes SLC (ex SLK) et meilleurs que dans le TT de chez Audi. On appréciera tout particulièrement la grosse mise à jour effectuée sur le système d'info-divertissement qui permet au passage de récupérer les applications de son iPhone grâce à la fonction Car Play (existe aussi chez Seat sur l'Ibiza, donc rien d'anormal pour autant).
Révolution mécanique
En tournant la clé (toujours à gauche, c'est la règle chez Porsche), c'est en quelque sorte la grosse claque. Du moins, quand on a connu tous les précédents Cayman et Boxster. À l'arrêt, notre Porsche délivre un son qui pourrait s'apparenter à une vieille Volkswagen Coccinelle. Ce n'est pas totalement un hasard puisque pour réduire les émissions polluantes, les Boxster et Cayman ont dû délaisser leur bloc 6 cylindres à 2,0 litres dopé par un turbo. Les ingénieurs motoristes et acousticiens maison n'ont pas souhaité tricher sur la sonorité et nous expliquent assumer totalement cette solution qui date des années 50 à l'époque où les Porsche 356 et 718 (d'où la nouvelle appellation des Boxster et Cayman) brillaient avec leur moteur Flat-4.
Sauf que nous étions avant l'apparition de la 911 et son timbre inimitable, universellement fédérateur avec son moteur Flat-6. Son qui, à l'exception de certains modèles (912, 914, 924, 944 et bien sûr 928) a contribué non seulement au succès de toutes les 911 mais aussi aux précédents Cayman et Boxster. Doté de 300 ch, notre modèle “de base” permet d'afficher 100 km/h en 5,1 secondes (boîte manuelle standard), de réduire les émissions à 158 g/km sur le CO2 afin de faire tomber le malus écologique à 2 200 euros et abaisser la consommation moyenne à 7,4 litres aux 100 km. Pour une voiture de 300 ch, a priori, ce nouveau Cayman fait parfaitement le job avec de réels progrès par rapport à la précédente mouture équipée du Flat-6 atmosphérique.
Manque de sensations
Toutefois, dans la pratique, nous avons pu tester cette machine aussi bien sur les petites routes du sud de la Suède que sur un circuit de manière beaucoup plus extrême. Le châssis a été légèrement revu au même titre que la direction. Ce Cayman gagne en confort en mode “civil” et se révèle extrêmement, voir trop efficace sur circuit (à moins d'être un pilote et de savoir le “jeter” dans les virages et d'entretenir la dérive en mettant la sono à fond). Et oui, car même en allant chercher les tours, ce moteur 4 cylindres est bien loin d'apporter tout le plaisir sonore de son prédécesseur à 6 cylindres. Mais la déception ne s'arrête pas à la sonorité. Le moteur lui-même a beau faire appel à un turbo, le conducteur a beau faire tout ce qu'il veut avec le levier de vitesse, le mode Sport +, son côté très linéaire gommant l'effet turbo, rend les accélérations un peu trop fades. De quoi se demander parfois où peuvent bien se trouver les 300 chevaux annoncés.
Nos confrères de TF1/Auto Moto et M6/Turbo (dont le reporter est l'heureux propriétaire d'un vieux Boxster), tous deux équipés du Cayman S avec boîte à double embrayage PDK et Pack Sport Chrono ont eu le même constat. Une sportive efficace, mais qui a perdu son âme. Ceux qui ont connu les précédentes générations de Cayman devront donc désormais se tourner vers la récente 911 (vendue quasiment 100 000 euros sans les 25 000 euros d'options de rigueur).
Pour ce 718 Cayman, c'est moins cher (un peu plus de 50 000 euros), mais comptez entre 15 et 20 000 euros d'options tout de même. De quoi se poser une question importante : face au tout récent SLC 43 AMG de Mercedes (66 000 euros) plus grisant, au pétillant BMW Z4 sDrive35is (65 650 euros), voir au fougueux Audi TTS (56 490 euros), est-il toujours nécessaire d'aller chercher le blason Porsche ?
GALERIE
FICHE TECHNIQUE
Marque | Porsche | ||
---|---|---|---|
Modèle | 718 Cayman | ||
Longueur | 4,38 m | ||
Largeur | 1,80 m | ||
Hauteur | 1,28 m | ||
Coffre | avant : 150 litres / arrière : 184 | ||
Moteur | 4 cyl. turbo à plat 2 litres essence de 300 ch à 6 500 tr/mn | ||
Couple maxi. | 380 Nm à 1 950 tr/mn | ||
Conso moy. | 7,4 | ||
Emission en CO2 | 168 g/km | ||
0 à 100 km/h | 5,1 s | ||
Vitesse maxi. | 275 km/h (sur circuit) | ||
Prix | 53 960 € | ||
Bilan écologique | malus : 2 200 € | Securité | Confort | Budget | Agrément |
Sécurité routière | PSM |