Porsche 911 Carrera S : dur métier !

Bientôt 50 ans et franchement aucune ride! Depuis 1963, Porsche a enchaîné 7 générations de 911. Si certaines d'entre elles n'ont plus trop la côte, la 996 notamment car très diffusée et moins appréciée des “porschistes” en raison de sa sonorité moteur moins rauque, une 911 peut faire partie des bons placements dans les voitures anciennes. Une voiture que l'on achètera 25 000 euros et que l'on pourra vendre le même prix 3 ans plus tard (à condition d'en avoir pris soin, cela va de soi).
Pour la nouvelle génération de 911, la 991 plus précisément (nom de code utilisé lors du lancement du projet de cette 7e mouture), on ne parlera plus du tout du même budget. La Carrera S de notre essai affiche à quelques euros près 104 000 euros et les options présentes dans notre modèle permettraient à elles seules de repartir avec une Golf de milieu de gamme.
Indécent me direz-vous? Pas vraiment puisque la planète n'a jamais compté autant de millionnaires. Une clientèle assez volatile pour les constructeurs automobiles et à laquelle il faut proposer constamment de nouveaux jouets. Faisant suite à une très belle lignée, la nouvelle Carrera S ne va rien chambouler visuellement. Un peu plus longue, plus large et moins haute de quelques millimètres, elle accentue ses rondeurs et ses galbes tout en affichant davantage de finesse. Pour les côtés pratiques, un bon père de famille se tournera très vite vers un Cayenne ou une Panamera en raison de l'étroitesse des places arrière et du coffre avant dont la contenance frise toujours autant le ridicule (135 litres).

Pour le reste, disons qu'en faisant abstraction du fait que l'on s'installe soit dans un petit appart' soit dans ce qui pourrait constituer un très bel apport pour un projet immobilier, cette 911 est du pur bonheur. Si jadis les anciennes 911 affichaient des ambiances sportives, celle-ci est aussi sportive qu'elle est luxueuse. En tournant la clé côté gauche, on observe les 5 compteurs dont la position toujours centrale du compte-tours mais aussi le fond du compteur droit qui fait désormais office de dash-board (rappel de GPS, conso, Forge G encaissée sur les deux axes…). Mettons de côté les quelques centaines de watts de l'excellente chaîne hi-fi pour laisser s'exprimer le flat-6 blotti à l'arrière en guise de sac à dos.

A l'arrêt, au même titre que la génération précédente, il donne le ton avec une sonorité brute, sèche, laissant échapper des claquements faisant presque penser à une vieille Cox des années 50 (rien d'anormal vu l'histoire des deux modèles). Toujours est-il que les 40 ingénieurs en charge du son chez Porsche ont encore fait mouche. On peut toujours vous affirmer que cette 911 peut se conduire paisiblement en ville avec sa direction ultra-facile et sa boîte à double embrayage PDK extrêmement douce et que malgré sa largeur augmentée, elle se faufile avec une grande aisance dans les encombrements.
Toutefois le vrai terrain de jeu de cette voiture reste une petite route (fermée lors de l'essai). L'occasion d'activer le mode Sport Chrono (venant après le mode Sport et le mode “normal”. Agissant sur la boîte, la direction, la suspension et la sonorité de l'échappement, ce mode met également à vif les 400 chevaux du moteur 3,8 litres.

En utilisant le mode “Launch Control”, on est envoyé à 100 km/h en 4,1 secondes seulement. Outre le “petit” G pris lors de cette accélération, c'est surtout le déchirement du flat-6 prenant 8 000 tours qui a de quoi mettre tout le monde d'accord. Pour clore le côté “perf”, sachez qu'au bout de 20 secondes environ, on passe la barre des 250 km/h et que les 300 sont franchis 20 secondes plus tard. Résultat, comptez un peu plus de 40 secondes pour faire la Une ou au moins une bonne place en rubrique “faits divers” d'un quotidien local… Mais la haute vitesse n'est pas le principal atout de cette 911.

Les ingénieurs, là encore, ont travaillé la suspension, la direction et l'équilibrage global pour obtenir une voiture sportive et facile à la fois qui sait également vous faire prendre plus d'un G au freinage. Attention toutefois aux excès de confiance car le train arrière vous rappellera vite à l'ordre en cas de ré-accélération trop brutale en sortie de virage.

Et c'est justement là tout l'intérêt de cette voiture car même plus sûre, plus moderne, et un peu plus neutre il est vrai, cette 911 conserve dieu merci le comportement d'une 911…

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