C'est effectivement d'une page blanche que Mercedes, et surtout le département AMG, ont décidé de repartir pour ce roadster SL totalement inédit. Il faut reconnaître aussi qu'après de multiples restylages, le précédent SL commençait sérieusement à dater dans à peu près tous les domaines (sauf pour les gammes de moteurs toujours plus efficaces). Le constructeur est effectivement reparti d'une feuille blanche avec un tout nouveau style.
Moins allongé, pourtant plus long
Aussi curieux que cela puisse paraître, ce nouveau SL est plus long de 9 centimètres par rapport au précédent. Pourtant sa ligne, qui fait beaucoup penser au récent BMW Z4, se veut très équilibrée et donne l'impression d'une voiture moins longue et donc plus compacte. À l'arrivée, on obtient un roadster plus sportif que réellement luxueux. La nouveauté, c'est aussi que le SL abandonne son toit rigide rétractable pour revenir à une capote souple comme dans les années 50 mais avec une triple épaisseur (c'est bien normal) afin de garantir une parfaite isolation phonique et thermique. En regardant l'habitacle, l'ensemble est parfaitement agencé mais… mais nous ne sommes plus dans un esprit aussi luxueux que les générations précédentes. Un peu comme si Mercedes avait donné libre cours à son département AMG pour rendre la voiture plus sportive en oubliant les éléments et les matériaux luxueux qu'apportaient les SL depuis 70 ans. Et si nous insistons sur ce fait, c'est parce que jusqu'ici, un SL se casait obligatoirement au même niveau de luxe qu'une Classe S. Ce n'est malheureusement plus le cas sur cette nouvelle génération. Toutefois, l'habitacle demeure parfaitement assemblé et les matériaux de tout premier ordre. On y retrouve d'ailleurs la dernière génération du système MBUX que l'on connaissait dans les récentes Classe S et Classe C. On note toutefois que la présentation de la planche de bord fait plus penser à la petite berline qu'à la grande. Pourquoi ne pas avoir opté pour un peu plus de panache ? La réponse est délicate car le constructeur semble viser du côté de chez Porsche où la 911, toujours plus sportive, est plus confortable que jamais. D'ailleurs le style de la partie arrière du nouveau SL ne trompe pas, certains le confondront sans doute avec celui d'une 911 Cabriolet.
Ultra polyvalent
Mais arrêtons là cette critique. Ce nouveau SL demeure une voiture exceptionnelle. Sa capote vient se placer très rapidement à l'arrière tout en roulant à basse allure. Il demeure que l'ergonomie pour actionner le système d'ouverture et de fermeture doit obligatoirement passer par l'écran tactile tout en gardant le doigt dessus. Autant vous dire qu'un simple bouton aurait suffi et évité d'avoir à quitter la route des yeux. Sous le capot, désormais un peu plus court, de notre version 63 AMG, nous retrouvons le moteur V8 4,0 litres biturbo équipant déjà toute la gamme de l'AMG GT. Et oui, si le précédent SL s'en éloignait, celui-ci vient presque concurrencer frontalement l'AMG GT et, notamment, sa version roadster. Le constructeur s'en défend toutefois fermement en répondant (à juste titre il est vrai) que l'AMG GT est plus sportif que le SL et, a priori moins confortable, ce qui, même si nous n'avons pas eu les deux voitures côte à côte, reste une vérité. De plus, le prochain AMG GT ne sera plus disponible en version roadster. Sur route, ce nouveau SL offre un confort de haut niveau même s'il n'embarque pas exactement les mêmes technologies que la Classe S avec la fameuse caméra qui lit la route pour adapter la suspension (dommage). Toutefois, le SL n'est pas en reste avec une suspension inédite qui dose efficacement à chaque instant l'assiette de la voiture de manière qu'elle vire systématiquement à plat. Le moteur, quant à lui, délivre 585 ch et s'adjoint d'une boîte automatique à 9 rapports spécialement préparée pour être plus réactive. Là encore, c'est le cas, la boîte répond à merveille, surtout en allant chercher les modes de conduite les plus sportifs. L'autre particularité de ce SL, c'est que dans cette version 63 AMG, il repose sur 4 roues motrices tout en gardant un tempérament légèrement survireur. En s'offrant une belle montée en cadence sur la route menant au Champs du Feu, près d'Obernai en Alsace, justement là où l'on croise le plus de Bugatti récentes, jamais nous n'avions senti une voiture aussi à son aise et aussi agile. Les accélérations de ce SL vous collent aux sièges (au passage, précisons qu'ils sont chauffants) et les enchaînements tiennent tout simplement du pur bonheur. On regrette juste un détail : le son du V8 un peu trop étouffé, surtout si on le compare à ceux des générations de SL AMG précédentes. En se baladant doucement dans des petites rues pavées dans le centre-ville d'Obernai, la suspension fait parfaitement son job mais n'égale pas celle de la Classe S.
Face au Cabriolet Classe S ?
À l'arrivée, on ne peut pas dire que le SL ait réellement l'étoffe pour remplacer la Classe S Cabriolet (plus confortable et plus luxueux). Mais il offre tout de même de grandes qualités sportives, un plaisir absolu à son volant. À ce tarif, près de 200 000 euros, il peut aller chercher quelques belles sportives comme la 911 Turbo par exemple, mais contrairement à la S Cabriolet, certainement plus Bentley et sa Continental GT !
Pour aller plus loin
GALERIE
FICHE TECHNIQUE
Marque | Mercedes | ||
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Modèle | AMG 63 | ||
Longueur | 4,71 m | ||
Largeur | 1,92 m | ||
Hauteur | 1,35 m | ||
Coffre | (sous toit) 213 | ||
Moteur | V8 4,0 litres biturbo de 585 ch à 5 500 tr/mn | ||
Couple maxi. | 800 Nm | ||
Conso moy. | 12,9 l/100 km | ||
Emission en CO2 | 285 g/km | ||
0 à 100 km/h | 3,6 s | ||
Vitesse maxi. | 315 km/h (sur circuit) | ||
Prix | 190 750 € | ||
Bilan écologique | Malus 40 000 € |