Smart n'est plus vraiment la marque que nous connaissons. La fameuse Fortwo ultra compacte fabriquée en Moselle à Hambach n'est plus proposée au catalogue du constructeur. Un peu comme si cette firme, toujours propriété de Mercedes, avait décidé de renier ses fondamentaux. Pour être clair, c'est le cas.
Petit rappel
En plus de 25 ans, cette marque n'a pas rapporté de bénéfices au groupe Mercedes-Benz. Pourtant, la Fortwo a su conquérir des villes comme Rome (avant que la Fiat 500 renaisse en 2007), Londres, et même New York où l'on croise la Police locale dans certains quartiers au volant de cet « OVNI » local. L'idée de base nous vient de Nicolas Hayek (créateur des montres Swatch et propriétaire du groupe) qui souhaite créer une voiture simple et pas chère comme ses montres. Nous sommes au début des années 90, on parle même de la « Swatch Mobile ». Le géant de l'horlogerie se lance avec Mercedes dans cette aventure. Sauf que ce dernier reste une marque premium qui ne vend que des berlines haut de gamme et un 4x4 nommé Classe G (la Classe A n'arrivera qu'en 1997). Mercedes et low cost ne sont pas envisageables et Nicolas Hayek se retire très vite de l'affaire avant même que la première Smart ne soit dévoilée. À son arrivée sur le marché, cette voiture 2 places est aussi chère qu'une Peugeot 206 ou une Clio car il faut piocher dans la liste d'options pour avoir un confort et des équipements dignes de ce nom. Au fil du temps et malgré 3 générations, dont une dernière avec Renault qui fera un flop (sous l'ère Carlos Ghosn, on en compte d'autres…), la Fortwo va se faire un peu oublier face à une Fiat 500 plus présente en matière de communication.
On repart à zéro
Alors que le site situé à Hambach a été cédé à la marque Inos, Smart se recentre avec un groupe situé en Chine : Geely. Ce géant, propriétaire notamment de Volvo et Polestar, est associé à Mercedes pour la fabrication de nouveaux modèles 100 % électriques. C'est le cas de la Smart #1, SUV urbain et désormais de l'#3, SUV compact dont il est question ici. Ce SUV compact est long comme une Volkswagen Golf, donc bien loin de la Fortwo. Une voiture familiale offrant du volume à l'arrière pour 3 personnes, mais suffisamment compacte pour se faufiler dans les encombrements urbains, c'est toute l'idée de cette nouvelle Smart. De l'extérieur, elle est assez ronde, allongée et présente des feux qui s'apparentent à ce que l'on trouve chez Mercedes, notamment les GLA/B pour la partie arrière. Un coup de crayon très fluide qui attire l'œil des passants (bon signe !). Une fois à bord, difficile de faire plus épuré. Aucun bouton, juste un écran central. Premier constat : comment règle-t-on les rétroviseurs extérieurs ? Comme pour la Volvo EX30, on va sur l'écran central pour accéder au menu « réglage rétroviseurs » et on utilise une touche à droite du volant. En toute transparence, pour un journaliste automobile (aimant bien la technologie), qui teste entre 30 et 40 voitures par an depuis de nombreuses années, c'est inattendu. Qu'en sera-t-il des futurs clients ? Cette question se pose également sur les aides à la conduite très intrusives qui vont jusqu'à mettre un coup de volant intempestif sur les routes de campagne sans marquage au sol (le système interprétant une sortie de voie de circulation). Cela implique qu'à chaque démarrage, il faut désactiver les aides à la conduite concernées via ce même écran pour éviter ce genre de désagrément. Dans l'ensemble, l'habitacle est assez bien fini et les sièges, spécifiques à notre version Brabus, parfaitement taillés,offrent un bon maintien.
Très plaisante sur route
Au-delà de ces aides à la conduite, cette Smart #3, dans cette version Brabus forte de 428 ch, est une vraie petite sportive si on le souhaite. Imaginez qu'à l'épreuve du 0 à 100 km/h, elle va aussi vite qu'une Porsche 911 Carrera S, mais la comparaison s'arrête là. Ce n'est ni une Porsche pour le freinage, ni une Mercedes pour le confort. C'est tout simplement une Smart bien « upgradée » qui assure une bonne liaison au sol et qui, malgré son poids qui approche les 2 tonnes, reste très agile dans les enchaînements sur les petites routes. Aussi Brabus soit-il, ce SUV n'est pas conçu pour traverser la France, du moins, pas exclusivement. C'est pour cette raison qu'il n'est pas essentiel d'aller chercher cette puissance. À l'instar de sa cousine EX30 de chez Volvo, on peut opter pour des motorisations plus « sages » et cohérentes pour une utilisation quotidienne. Il demeure que cette version Brabus est un cas à part, qu'elle accepte des recharges allant jusqu'à 150 kW (c'est rapide) et sa batterie tient correctement la charge. Mais votre utilisation reste essentiellement urbaine et périurbaine. La version de base de 272 ch à moteur arrière se contente toutefois d'une autonomie de 325 km. La version la plus homogène étant le 2e niveau qui offre 455 km d'autonomie.
GALERIE
FICHE TECHNIQUE
Marque | Smart | ||
---|---|---|---|
Modèle | #3 | ||
Longueur | 4,40 m | ||
Largeur | 1,85 m | ||
Hauteur | 1,56 m | ||
Coffre | 370 à 1 160 litres | ||
Moteur | 2 moteurs électriques pour 428 ch | ||
Couple maxi. | 543 Nm cumulé | ||
Emission en CO2 | 0 g/km | ||
0 à 100 km/h | 3,7 s | ||
Autonomie | 415 km | ||
Vitesse maxi. | 180 km/h (sur circuit) | ||
Poids | 1 950 kg | ||
Recharge | 150 kW (10 à 80 % en 30 mn) | ||
Prix | à partir de 49 815 €. Entrée de gamme à partir de 37 315 € | ||
Bilan écologique | neutre 0 € |