Depuis 3-4 ans, les pouvoirs publics, les constructeurs, les innombrables start-up impliquées dans le domaine nous annoncent l'arrivée imminente de la voiture autonome. 2021 pour les uns, 2024 pour d'autres... mais l'enthousiasme, légitime au demeurant, semble un peu retombé et la “vraie” voiture autonome, c'est-à-dire celle qui peut aller partout, en ville, à la campagne, sur autoroute et qui ne nécessitera plus du tout de conducteur (ce que les ingénieurs appellent le “niveau 5” sans volant, ni pédales) ne sera pas là avant bien plus longtemps, sûrement au-delà de
2030. Il y aura bien sûr des avancées spectaculaires dans les toutes prochaines années : conduite autonome sur autoroute, y compris le passage des péages, ou conduite autonome dans des situations d'embouteillage, sans risquer la faute d'inattention qui nous amène à heurter le véhicule qui nous précède.
Plus globalement, la généralisation des systèmes d'aides à la conduite, incluant une possibilité de conduite autonome, rendra sans nul doute la conduite plus sûre et moins fatigante.
Mais toutes ces évolutions aussi importantes soient-elles, nécessiteront encore pour de nombreuses années la présence d'un conducteur prêt à reprendre la main sur la conduite. Il pourra parfois être un peu moins attentif, lorsque la technologie le lui permettra, notamment lors des phases de conduite autonomes simples sur des axes roulants, mais sans baisser totalement sa vigilance.
Les expérimentations, menées actuellement dans de nombreux pays montrent que la technologie a encore du mal à gérer absolument toutes les situations de conduite et ses nombreux imprévus. Dit plus simplement, le véhicule autonome saura parfaitement gérer des changements de file, s'adapter facilement quand un autre véhicule se rabattra un peu trop près devant lui, tout comme il saura détecter les obstacles grâce à ses multiples capteurs, radars et lidars et se mettre en sécurité seul sur le bas-côté.
Mais ces évolutions se feront d'abord, et dans les toutes prochaines années, sur des axes routiers adaptés, avec des échanges d'informations entre les véhicules et les infrastructures et avec des conducteurs formés à utiliser ces technologies.
Dans ces conditions, on pourra aboutir à de larges plages de conduite autonome, mais toujours avec un conducteur "de sécurité". En revanche, arriver à une conduite totalement autonome sur une petite route de montagne, de nuit, par temps de pluie, avec du gibier pouvant surgir devant les roues... nécessitera encore quelques années de travail des ingénieurs !
Des conducteurs bien formés et vigilants seront vraisemblablement présents encore longtemps dans les voitures, avant que celles-ci n'arrivent à leur autonomie complète, laquelle permettra le déploiement des services autonomes de covoiturage.
Bonne route à tous !