Depuis plus d'un siècle l'être humain ne s'est jamais autant déplacé avec pour seule ambition d'aller toujours plus vite et plus loin. Mais voilà que débarque dans nos vies cette satanée Covid 19 avec son cortège de restrictions de circulation, de règles sanitaires et de distanciation sociale. C'est un choc sans précédent qui bouleverse totalement notre rapport aux déplacements et nous pousse, inéluctablement, à faire évoluer notre regard sur la mobilité.
Face à la pandémie, les premières mesures de restrictions de déplacement ont été tout aussi radicales qu'inédites. Elles se sont traduites par l'instauration du confinement de mars 2020 qui a conduit purement et simplement à une « immobilité » quasi-totale des personnes. S'en est suivie l'ère du déconfinement et de la liberté retrouvée qui ne s'est pas faite sans heurt et sans impact sur nos habitudes de mobilité.
Elle se traduit tout d'abord par un désamour des Français pour l'usage des transports en commun dont la promiscuité, surtout en heures de pointe, rend difficile voire impossible le respect des distanciations sociales. Des études récentes montrent d'ailleurs que 30 % des usagers souhaitent renoncer durablement aux transports en commun, une fois la crise passée. Nous assistons à l'un des bouleversements les plus profonds, pour ne pas dire à une remise en cause, de ce mode de transport alors même qu'il a toujours été présenté comme une alternative majeure à l'usage de la voiture.
D'ailleurs, la voiture, parlons-en. Son sursaut est manifeste. La peur de la Covid a massivement poussé les individus à remonter dans leurs autos, la plupart du temps seuls, plutôt que de partager un espace confiné dans un train, un métro, un tram ou un bus. Le corollaire est un retour en force à « l'autosolisme » pourtant tant décrié pour ses impacts en termes de congestion routière et de pollution.
Mais un autre changement radical est venu bousculer l'écosystème des mobilités : nous avons réduit nos déplacements au quotidien. L'explication réside notamment dans l'explosion du recours au télétravail mais également dans le développement du commerce en ligne. Nos déplacements, moins fréquents et plus tournés vers la proximité, ont fait de la marche et du vélo les grands gagnants de ce chamboulement des mobilités.
Que de changements et d'évolutions qui, n'en doutons pas, seront amenés à se pérenniser et à entraîner avec ceux de nouveaux challenges pour lesquels notre Club répondra présent, comme à son habitude.
Un autre bouleversement, moins perceptible, s'est produit en ce début d'année mais, je vous rassure, uniquement à l'échelle de l'Automobile Club Association, avec ma prise de fonction au 1er janvier en qualité de Directeur Général. Cette tribune est l'occasion pour moi d'adresser mes remerciements pour l'honneur et la confiance qui m'ont été accordés pour occuper cette fonction. J'intègre ce nouveau poste après plus de 28 ans de carrière au sein de notre association qui m'auront conduit à assumer les responsabilités du service juridique, du service formation, du pôle développement et innovation et à prendre la Direction Générale de notre filiale la SESA. C'est fort de cette connaissance des services et des dossiers que j'agirai et que j'aurai à cœur de poursuivre l'évolution, déjà bien entamée, de notre Club.
Ma première mission, sans doute la plus facile mais aussi la plus agréable, est celle de vous présenter en mon nom et celui de l'Automobile Club Association, nos meilleurs vœux de santé et de bonheur pour cette année 2022 !