L'arrivée du mois de décembre est souvent l'occasion de faire un début de bilan de l'année qui s'achève. Que pouvons-nous retenir de 2016 au chapitre de la mobilité automobile ? On constate, d'un côté, que l'engouement pour l'automobile ne se dément pas si l'on regarde la progression du marché ainsi que les commandes passées lors du Mondial de l'Auto 2016, lequel a également confirmé les avancées notables de la voiture connectée qui sera également de plus en plus souvent à propulsion électrique ou hybride.
D'un autre côté, on voit que les pouvoir publics continuent à stigmatiser l'automobile, à la sur-taxer, à l'écarter des centres urbains, tout en promettant d'utiliser massivement les nouvelles technologies en cours de déploiement dans la voiture connectée pour organiser les nouvelles mobilités urbaines, favoriser l'auto-partage et le covoiturage, fluidifier les flux de circulation…
Curieux paradoxe...
Dans le même temps, on s'aperçoit que ces voitures connectées, puis autonomes, auront besoin de circuler sur des “routes intelligentes” (elles aussi !), tout simplement parce que ces voitures connectées qui deviendront autonomes vont avoir besoin d'échanger un grand nombre d'informations avec l'extérieur. Avec les autres véhicules, mais aussi avec l'infrastructure, la signalisation, les centres de gestion du trafic urbain, etc. Chaque véhicule enverra des données (vitesse, position, voie de circulation, embouteillages... et les capteurs de la chaussée lui enverront en retour des informations (limitation de vitesse, état de la route, présence d'obstacles…). Ensuite ces informations, ajoutées aux données météo, aux prévisions de trafic, permettront aux calculateurs de la voiture de suggérer une vitesse plus adaptée, un itinéraire alternatif, le tout permettant de diminuer les bouchons et les accidents.
Bien sûr, ces routes (dites de “cinquième génération”) sont déjà en développement dans des laboratoires de recherche et les premiers chantiers sont envisagés pour 2020. Sauf que pour être “intelligente”, la route doit être “bien entretenue”, et c'est là que ça se corse : si la France a le 4e réseau routier du monde, derrière les USA, le Canada et le Japon, ce réseau se détériore au lieu de se moderniser. Sans entretien, la route se fissure, puis des dégradations plus importantes apparaissent. À la place de simplement entretenir, il faut alors reconstruire, ce qui coûte 15 à 20 fois plus cher.
Curieux paradoxe...
On voit que c'est bien la route qui sera le support de ces mobilités innovantes que tous appellent de leurs vœux. Des véhicules connectés, autonomes, bref “intelligents”... sur des routes farcies de nid de poules, ce serait paradoxal, non ?
Bonnes fêtes de fin d'année à tous et bonne route !