La mobilité, oui, mais à quel prix ?

Deux sondages révèlent que les Français ne sont pas prêts à reléguer leur voiture au fond du garage. Mais à quel prix ? Comment répartissent-ils leurs dépenses liées à leurs déplacements ?

15/05/2020
3 minutes

Après le logement, la question de la mobilité - de son coût et de son impact écologique - reste l'une des préoccupations majeures des Français. L'enquête IPSOS réalisée entre le 15 et le 29 juillet dernier auprès de plus de 10 000 Français révèle ainsi que 87 % des sondés utilisent leur voiture quotidiennement, essentiellement pour se rendre au travail.

En revanche, le coût lié à leurs déplacements (incluant également les transports en commun) est un motif d'insatisfaction pour près de 4 Français sur 10. Notamment pour les ménages les plus modestes ou habitant à la campagne.

DES DÉPENSES INCOMPRESSIBLES

Selon l'étude le Budget de l'automobiliste, les dépenses automobiles pèsent lourd pour les ménages qui paient notamment chaque année entre 820 et 1 036 € d'assurance, entre 661 et 1 198 € de carburant, entre 939 et 1 896 € d'entretien et entre 207 et 346 € de péage. Des dépenses incompressibles, sachant que la voiture individuelle reste le mode de transport privilégié des Français, loin devant les transports en commun (entre 10 % et 33 % selon son lieu d'habitation), le covoiturage (5 %) ou l'autopartage (2 %). Elle reste aussi en tête devant la marche (75 %). Pourquoi ? Parce que les Français sondés estiment ne pas pouvoir se déplacer autrement. Que ce soit pour les grosses courses alimentaires (74 %) ou se rendre au travail (65 %). Certains, essentiellement dans les zones reculées, l'utilisent également pour aller chez le médecin (68 %), à la pharmacie (68 %), ou à la Poste (60 %)… Mais ce sondage révèle surtout que même dans les centres urbains, où l'offre en transports en commun est plus dense, la plupart des sondés la privilégient pour se rendre au travail (43 % l'utilisent régulièrement contre 33 % pour les transports en commun).

FREIN À L'ACHAT DE L'ÉLECTRIQUE

Les transports doux montent en puissance : la prise de conscience des Français sur la crise environnementale que nous traversons est grandissante. “Le deux-roues non motorisé entre dans les habitudes de déplacement des Français. Les vélos ou les trottinettes sont régulièrement utilisés par 1 Français sur 8 (12 % au global et même 16 % des moins de 35 ans). Par ailleurs, 3 % roulent régulièrement aujourd'hui en véhicule électrique type vélo, trottinette, ou encore overboard, etc. C'est presque autant qu'en covoiturage et plus qu'en autopartage”, analyse IPSOS. Selon le Baromètre des mobilités du quotidien réalisé en début d'année par la Fondation Nicolas Hulot et Wimoov, 89 % des Français se disent préoccupés par la crise environnementale. Les plus jeunes (18-24 ans) estiment que les déplacements contribuent “beaucoup” à la dégradation de l'environnement.

Cette prise de conscience amènerait 38 % des sondés à réduire leur usage de la voiture dans les 10 ans. 50 % envisagent de passer à la voiture électrique, mais le prix d'achat constitue toujours un frein. À l'inverse, un Français sur 2 avoue qu'il pourrait troquer sa voiture contre un vélo pour tout ou partie de ses déplacements quotidiens…

LE COÛT, UN FREIN AUX DÉPLACEMENTS…

Cette enquête révèle par ailleurs que le coût des déplacements est un obstacle pour 50 % des Français (du simple au double entre la ville et la campagne). 55 % des sondés estiment ne pas avoir le choix de leur moyen de déplacement. Ces deux études se rejoignent sur de nombreux freins subsistant dans la mobilité des Français, essentiellement dans les communes isolées

(85 % des habitants) et 77 % d'entre eux estiment ne pas avoir accès aux transports collectifs à pieds. Selon IPSOS, ils seraient prêts à changer leurs habitudes et à moins utiliser leur voiture à certaines conditions. “Pour qu'ils puissent davantage prendre les transports en commun, les Français déclarent qu'il leur faudrait en moyenne un arrêt de bus ou de car à 8 mn de chez eux, un arrêt de tramway à 14 mn et une gare à 16 mn. Ils souhaiteraient aussi une station d'autopartage à 20 mn et de covoiturage à 15 mn de chez eux”, précise l'étude. Avec ce bémol : la peur de prendre les transports en commun pour entre 26 % et 29 % de la population sondée par la Fondation Nicolas Hulot… Autre frein : le confort dans les transports et leur fréquence. La facilité d'utilisation aussi, car pour nombre de sondés, la nécessité de prendre plusieurs modes de transports différents, avec à chaque fois un autre ticket, n'a pas de sens… Quant aux trains, ils sont encore associés à des trajets longue distance pour 76 % des Français interrogés, avec un prix “acceptable” pour 41 % d'entre eux… Parmi les petites solutions pour réduire leurs dépenses déplacements : vérifier la pression des pneus tous les mois, car des pneus bien gonflés réduisent la consommation d'essence ; chercher des solutions de refinancement de son crédit auto de manière régulière histoire de faire jouer la concurrence ; ou réfléchir, vraiment, à des solutions de covoiturage avec leurs voisins, leurs collègues de travail, être plus et mieux sensibilisé et formé à l'écoconduite, et enfin penser sur le long terme à l'achat d'un véhicule électrique ou hybride encore cher qui ne bénéficie pas encore du déploiement de bornes de recharge promis… Autant de trucs et astuces pour réduire son budget de quelques € sans perdre le confort qu'offre indéniablement sa voiture… Tout en ayant forcément reconsidéré nos modes de vie, et de déplacements, après plusieurs semaines de confinement.

Pour aller plus loin :

© Ira_Shpiller - Adobestock

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