Souvenez-vous : le 29 février dernier, les auto-écoles étaient dans les rues de toutes les grandes villes de France pour manifester leur colère. Bien que favorables à une refonte de l'examen du Code de la route, elles jugeaient sa mise en œuvre trop hâtive.
Faire face à la mortalité sur les routes…
En 2015, 1,4 millions d'élèves ont passé l'examen théorique du permis de conduire. Avec un taux de réussite de 71,5 %. Les premiers mois, les auto-écoles craignent de passer sous la barre des 50 %, le temps que les nouveaux réflexes soient acquis. Et surtout, un travail pédagogique est nécessaire pour que les élèves assimilent les connaissances.
Mais la volonté du gouvernement était d'aller vite. « Pour des raisons financières déjà, car des contrats étaient engagés avec des opérateurs agréés privés », assure Philippe Malpiece, secrétaire général du CNPA, Education routière. Mais aussi pour faire face à la hausse de la mortalité sur les routes : 3 464 personnes sont mortes sur les routes françaises en 2015, soit une hausse de 2,4 % par rapport à 2014. Et les derniers chiffres ne sont pas plus encourageants, février 2016 affichant le sombre bilan d'une hausse de 8,4 % de la mortalité par rapport à février 2015. Et le premier objectif de ce nouvel examen est bien celui-là : lutter contre l'insécurité routière à travers une pédagogie et un enseignement adapté aux nouveaux modes de comportement sur les routes. Et cette fois, on y est. A partir du 2 mai, tous les élèves passeront l'examen du code 2.0.
« Les questions ont été revues et réalisées au moyen de techniques actuelles (nouveaux visuels au format 34/9, images numériques, vidéos). Elles font notamment une part plus grande aux comportements adaptés, à la perception des risques sur la route et à l'auto-évaluation par le conducteur de ses capacités. Il a été veillé à ce qu'elles ne comportent aucun piège », précise-t-on à la Sécurité routière.
Le permis en 45 jours, contre 98 aujourd'hui
Reprenons point par point. Les techniques actuelles ? Terminés les boîtiers d'un autre temps face à des diapos old-school ! Désormais, l'examen se fera à titre individuel, devant un ordinateur ou une tablette. Bien plus en phase avec les nouvelles habitudes des jeunes, qu'ils soient geeks ou non ! Une nouvelle mise en œuvre qui induit une autre grande nouveauté : la privatisation de l'examen. Désormais, des centres privés agréés pourront – à compter du 1er juin – faire passer l'ETG. De 98 jours actuellement pour pouvoir obtenir le fameux papier rose, on devrait passer à 45 jours (à l'exception de l'Ile-de-France). S'il est toujours possible de passer son code en centre d'examen, terminés les quotas attribués à chaque auto-école. « Nous devrions ainsi libérer 150 000 places à l'année, ce n'est pas neutre », ajoute Philippe Malpiece.
Pour une meilleure auto-évaluation
Deuxième point : les comportements adaptés et la perception des risques. Dans un objectif de prévention, la Sécurité routière a souhaité alerter les futurs jeunes conducteurs sur l'évolution des comportements et le partage de la route.
Un examen désormais payant
L'examen se fera désormais sur une nouvelle base de 1 000 questions (versus 638 auparavant), réparties en 10 nouveaux thèmes organisés en neuf familles. A noter enfin qu'à compter du 1er juin, s'inscrire à l'examen sera payant, moyennant 30 €. Qu'on le passe en centre d'examen ou chez un opérateur privé. Une raison supplémentaire de bien s'y préparer…